Vieillir pendant un an entier !

IMG_3990Ben si, en vrai je suis revenue de vacances… J’vous jure !

Mais je vous ai encore délaissés, je l’avoue !

Y’a Chéri-Chéri qui me prend du temps (oui, « BZMan » devient « Chéri-Chéri »), y’a eu la rentrée avec son cortège de gamins paumés, y’a l’appart qui ne se nettoie pas tout seul, la cuisine qui ne se fait pas toute seule et plein d’autres machins qui ne se règlent pas sans mon intervention (du genre factures, rendez-vous à prendre, rendez-vous à honorer, j’en passe et des meilleures…)

Mais là, c’est décidé, je me mets un coup de pied dans le cul (souple n’est-ce pas ?) et je me décide à revenir vers vous pour de vrai !

Il va me falloir de la rigueur, et du courage, si si, parce que même si vous me manquez, les faits sont là : je me fais vieille et les gestes de chaque instant deviennent de plus en plus pénibles… Je vous vois venir à soupirer en vous disant que je suis ridicule à me plaindre du haut de mes 32 balais, mais cette fois, c’est pas moi qui le dit !

Mise en situation : l’été dernier, j’étais parti dans un road trip aussi passionnant qu’initiatique… J’avais tellement kiffé que j’étais fermement décidée à remettre ça cette année encore… J’avais 3 festivals de réservés, un réchaud en rab, des pompes de pluie dans le coffre : la totale quoi… Et j’y vais !

Premier festival : Je me mets en route pour chez BZMan (à l’époque il n’était pas encore « Chéri-Chéri », vous suivez ?) qui me permet de faire une halte chez lui histoire de couper le trajet en deux de façon non-négligeable…

Bon, alors le fait est que durant cette nuit où je ne devais que dormir (par convenance, je vous le rappelle), il s’avère qu’on a aussi fait progresser notre relation au stade des bisous et des fantaisies sexuelles en tous genres… Pas pratique pour avoir envie de se barrer dès l’aube le lendemain.

Alors j’suis restée… 3 jours… Les trois jours du festival en somme !

Mais comprenez-moi…. D’un côté j’avais ce mec charmant qui me bécotait, et de l’autre j’avais un festoche dans la boue plein de métaleux bourrés (et les Fatals aussi, mais cette fois ils n’ont pas pesé bien lourd dans la balance… Même si Yves a pris un peu de poids mais c’est une autre histoire…)

Deuxième festival : Pour celui-là j’étais bien partie… J’étais dans le coin géographiquement, je devais y être rejointe par mon parrain, ça devait être un festoche sympa comme tout et je devais y voir des groupes qui me plaisait (hormis les rois de la suède, mais à l’époque je pensais encore pourvoir aisément les éviter…)

J’y vais donc. Je plante les deux tentes. Je gonfle les deux matelas. Je prépare méthodiquement mes affaires histoires de ne pas devoir retourner à ma voiture (dans le champ d’à côté) à chaque pet de travers.

Je sors ma belle trottinette flambant neuve achetée pour l’occasion (parce que champ du camping festivalier à 1.9km du village dans lequel a lieu le festival -Luxey pour ne pas le nommer-) et je décide de faire ma star en doublant tout le monde à fond la caisse avec un air de moi-j’ai-prévu-que-c’était-super-loin-et-pas-vous… pendant quoi ? allez…. 30 mètres.

C’est alors qu’un élément indépendant de ma volonté (mais probablement dû à ma coordination motrice très approximative) me fit chuter. Que dis-je, « chuter » c’est un mot carrément trop mignon pour la gamelle monumentale que je me suis mangée !

En un tiers de seconde, je me suis retrouvée pliée en douze, le sac à dos sur la tête, la joue droite sur le bitume, la gauche avec la branche de mes lunettes de soleil imprimée profond, les deux genoux à vif (ben oui, la peau s’était désolidarisée de la chair pour préférer aller se coller au pantacourt) et les doigts de la main droite en lambeaux tels ceux d’un lépreux qui aurait joué du banjo !

Me suis relevée honteuse… ai tenté de me moquer un peu de moi même comme ça vite fait (histoire de faire bonne figure) et ai plié ma trotinette en parcourant les 1870 mètres qui me séparaient du village à pied avec la conasse à roulette en bandoulière sur ce qui restait de mon dos.

Arrivée là-bas, je me dis que je ferai bien d’aller au poste de secours histoire d’enlever les graviers, la terre, la poussière, les morceaux de tissu de mes genoux. J’ai pas regretté : ils m’ont foutu du mercurochrome sur chaque genoux ! Je brillais des rotules durant la nuit tellement c’était voyant !

Bref… Je vois quand même Thiefaine, je passe une bonne soirée (je vous épargne l’aller-retour au camping que j’ai du faire parce que j’avais oublié mes lunettes de vue comme une grosse conasse que je suis) et je rentre me « coucher » sur les coups de minuit, traquillou…

Vous avez vu les guillements à « coucher » ? vous les avez vu ? ouais, parce que qu’en fait je me suis allongée juste !

Toute la nuit les festivaliers ont gueulé, ont marché sur ma tente, se sont pris les pieds dans mes pieds, ont joué à chat avec la sécurité (pour faire un feu, ou pour vendre du crack, ou pour dormir avec leur chien…). C’était épuisant, j’étais épuisé, même avec les boules Quiès je les ai entendus, j’en ai pleuré j’vous jure !

Le lendemain matin, j’ai dégonflé les deux matelas (mon parrain ne me rejoignait que dans la soirée), j’ai rembarqué mes affaires, j’ai replié les deux tentes et j’me suis barrée ! Direction le premier camping que j’ai pu trouver et j’me suis foutue du fait qu’il soit à 23km ou du fait que j’aie du débourser 20€ la nuit ! Je voulais DORMIR !

Le reste du festoche n’a pas été si agréable non plus… Ivan des rois de la suède ma même souri alors que je mangeait mes frites bio et ça m’a bien saoulé… J’étais contente que ça se termine.

Troisième festoche : Ben là c’est bien simple, j’ai revendu mes pass. Non, j’avais pas envie de retourner dans un camping festivalier, mais j’avais pas non plus les moyens de me payer l’hôtel…Alors j’ai fait un heureuse et je suis restée chez moi comme une vieille chose aigrie.

Lorsque j’ai raconté mes impressions à la copine de mon presque-oncle, elle m’a sorti tout naturellement (avec un tact à faire pâlir le professeur Choron) : « Bah ouais mais t’es vachement plus vieille en fait ! »

Bah ouais, j’suis vachement plus vieille en fait… Ma vision des vacances a changé, je m’enbourgeoise et je perds mes forces et mon esprit d’aventure ! Ou alors c’était juste le contrecoup d’une année forte en émotions qui a fait que j’avais pas forcément envie d’en revivre d’autre tout à coup (des émotions hein…)

Et vous ? Vous vieillissez en quoi ?
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