« Etudiant, poil aux dents…

… j’suis pas d’ton clan, pas d’ta race. » C’est Renaud qui l’a chanté, mais finalement j’aurais pu aussi.

J’ai un parcours atypique… Sans rentrer dans les détails j’ai décroché au lycée, j’ai pas mon bac, j’ai jamais foutu les pieds dans une fac… Jamais !
Même pas pour rejoindre des gens… Même pas pour des manifs… Même pas pour des fêtes… Jamais.

Disons que pour moi, pour étudier j’ai besoin d’être seule, alors le statut étudiant-communautaire-en-résidence c’est vraiment à des millions de kilomètres de ma zone de confort ! Grave !!!

Y’a une semaine, je disais au revoir aux Fatals pour 2013, c’était mon dernier concert ! Et pis finalement ils m’ont demandé de venir faire des photos cette semaine, parce qu’ils passaient à Châtenay-Malabry et que ça me ferait du bien de les (re-re-re-re-re-re)voir.

Je dis OK, j’suis contente, je prépare mon matos, tout va bien. J’me doute de  rien !

Le jour J (hier donc), je regarde rapidement le lieu du concert, ah c’est un festival… Bon ben ça va être cool, quoiqu’un festival en plein hiver c’est original quand même ! Les Fatals postent des photos sur Twitter, parlent d’école, font des blagues… J’me doute de rien !
GPS programmé, appareil chargé et c’est parti pour Châtenay-Malabry.

Mmmh, j’ai du mal à trouver… Je tourne en rond dans une énorme résidence… Et pis je vois un gros bâtiment tout gris, genre administration. Je décide d’aller voir le mec qui se gèle à l’accueil, il me dit que c’est bien là mais que je dois aller à l’autre entrée, et que je peux passer par le parc résidentiel si je veux.
« Euh… non, je veux pas ! » Je commence quand même à trouver ça un tout p’tit peu louche sur les bords…

Deuxième entrée, je me gare et vais me renseigner au second accueil qui me lance un bref « Bâtiment principal« . Ok, j’y vais… J’ai juste un peu l’impression de flotter dans un univers un peu différent du mien… Bon, je longe le gros bâtiment principal et finis par trouver l’entrée… enfin… le préau ?

Et là je comprends tout à coup : c’est une résidence universitaire en fait le truc, et là j’suis en train de foncer tête baissée dans des bâtiments pleins d’étudiants, la terre inconnue, la toundra glacée de mon existence !!

Vaillante, j’y vais quand même !

Et là, arrivée au centre névralgique du lieu, je me mets à halluciner ma mère… Je ne sais même pas comment décrire mon impression à ce moment là… J’étais l’intrus ultime, la couille dans le potage (littéralement) ! Y’avait des étudiants parrrrrrtout… J’en avais la tête qui commençait à tourner.
Alors j’ai fait comme lorsque je suis allée sur la plage en Martinique pour vaincre ma phobie des crabes : je les ai observés ! J’ai posé une demi-fesse sur une table poisseuse d’un air se voulant nonchalant et j’ai regardé la population étudiante.

L’étudiant femelle porte sans crainte une robe bouffante écossaise avec un noeud dans les cheveux assorti ! Et elle a plutôt l’air de bien l’assumer.

L’étudiant mâle choisit quant à lui un foulard assorti à son pantalon. Et son pantalon est rouge !

L’étudiant en général n’a pas froid (sauf peut-être ceux aux foulards, mais c’est pas sûr), il déambule en tee-shirt dans un bâtiment où il fait approximativement -5°c car toutes les portes sont ouvertes pour que les étudiants fumeurs ne soient pas complètement coupés de leur communauté (horreur !)

L’étudiant est leste et rapide. Il ne marche pas, il court en zigzagant en essayant d’éviter les groupes d’autres étudiants, si toutefois il les percute par accident, c’est pas grave c’est l’occasion de discuter avec d’autres membres de la communauté qu’il aurait p’tet pas eu l’occasion de croiser sinon. Il ne descend pas les escaliers, il fait des petits sauts de cabri trois marches par trois marches.

L’étudiant n’étudie que la matière qui l’intéresse. Et manifestement ici c’est pas le français… Non parce que pouvoir acheter un panini avec « 3 tiquets »  excusez-moi mais ça fait un tout petit peu mal au cul.

L’étudiant intéressé par un membre du sexe opposé (en l’occurrence moi) est à peu près aussi discret qu’une bonne sœur dans un sex-shop. Eh ouais, j’ai choppé de l’étudiant ce soir… Bien malgré moi vous l’aurez deviné.
Un petit blond avec des lunettes et un pull bleu joliment orné de petits flocons de neige ! J’ai vu le moment où le gaillard m’a repéré, y’a eu un gyrophare qui tournait dans ses yeux quasi… Et ensuite où que j’allais, je le voyais partout. Et vas-y que je me planque derrière un poteau discrétos, et vas-y que je change de place dans le groupe de mes amis étudiants pour pouvoir me mettre bien en face, et vas-y que je me résigne maladroitement à monter les escaliers en voyant que tu les redescends…

Après avoir un petit peu compris leur organisation sociale (et ayant besoin à tout prix d’éviter Flocon avant que ça ne devienne trop gênant pour nous deux), je me suis placée stratégiquement près de la scène en attente du concert (« scène » est un grand mot…). Toujours pas forcément super à l’aise je décide alors de plonger dans mes réglages photographiques d’un air plus qu’absorbé.
Et c’est à ce moment-là que j’ai cru mourir pour la troisième fois de ma vie d’une peur bleue géante (après une quasi noyade et un empoisonnement) : une main se pose sur mon bras, quelqu’un fond sur moi !!!
J’ose même pas imaginer quelle est l’image que Laurent, le guitariste, gardera de ma tête à ce moment précis, mais je pense que ça valait son pesant de cacahuètes. Il me parle, me montre ses gants (ahhhhh, j’suis pas la seule à avoir froid, en fait la température n’affecte que les non-étudiants apparemment), me dit que je sens bon, s’étonne un peu de me voir ici (pauvre Laurent, si tu savais comme je suis moi-même étonnée… d’ailleurs tu dois savoir vu la tête de cocker sous ecstas que je tire à ce moment-là) puis il repart en coulisses (mais « coulisses » est aussi un bien grand mot…)

Le concert commence. Les étudiants se massent. Oui, l’étudiant aime se masser. J’ai jamais vu un étudiant tout seul, ils sont toujours par grappes ! Je me concentre sur mes photos et j’oublie un peu où je suis…

L’étudiant est bon public aussi… Y’avait pas le tiers des gens présents qui connaissaient les paroles mais l’ambiance était clairement au rendez-vous, plus qu’ailleurs même. Paul a joué la star adulée par une foule de mains tendues d’étudiants… C’était beau, j’ai une photo !

Après le concert j’ai perdu les gars, impossible de les retrouver parmi les grappes d’étudiants. Alors j’ai décidé d’aller un peu voir ce qui se passait ailleurs.

Y’avait une salle où un groupe jouait de la flute et du biniou (joli flutiste d’ailleurs) et où les étudiants dansaient en couple (mâle + femelle only) en faisant des farandoles. J’ai halluciné… Pas trop longtemps car Flocon m’a retrouvé.

Y’avait un groupe qui s’était formé dehors, alors j’y suis allée (d’façons j’étais déjà congelée des orteils aux cuissots, alors un peu plus ou un peu moins…) et là il y avait des étudiants qui faisaient des acrobaties avec des feux d’artifices. J’ai halluciné et puis j’suis rentrée parce que faut pas pousser quand même.

Y’avait une salle un peu plus loin vers laquelle plein de grappes se dirigeaient, alors j’ai suivi. Un couloir sombre. De la lumière au bout. Une odeur particulière. DAMNED ! UN AMPHI !
Plus de doute possible, je dois m’en aller d’ici au plus vite… C’est pas ma place. J’veux pas être là… J’ai rien à faire là ! Je suis une imposture !

Du coup j’ai arrêté de chercher les gars, j’ai trouvé la sortie la plus proche (j’ai même demandé au mec de la sécu si j’avais le droit de m’en aller, tellement j’étais peu sûre de moi), j’ai rejoint ma voiture, j’ai branché le GPS, j’ai même pas attendu que mon pare-brise dégivre et j’me suis barrée comme ça, au bruit !

Sur la route de retour je me suis demandée où j’étais tombée… Direct à la maison j’ai googlelisé :

« L’École centrale Paris (appelée couramment Centrale ou Centrale Paris) — dont le nom officiel est École centrale des arts et manufactures — est une grande école d’ingénieurs française située à Châtenay-Malabry, en région parisienne. Elle a le statut de « grand établissement » et est à l’origine du Groupe Centrale. Elle forme notamment des ingénieurs généralistes. »

OK…

Plus aux antipodes de ma zone de confort tu meurs !

Aujourd’hui est le jour où j’ai attesté de mon amour inconditionnel aux Fatals Picards : ils m’ont fait aller dans une fête d’étudiants ingénieurs. Ça n’était jamais arrivé et ça n’arrivera plus jamais, foi de fan !

Pas de vignette, mais une mosaïque de tout ce que j’ai pu shooter là-bas, bouche bée et yeux écarquillés. Enjoy :

etudiants

Et vous, vous avez été étudiants ?
Rendez-vous sur Hellocoton !

16 réponses à “« Etudiant, poil aux dents…

  1. J’ai été étudiant, je ne suis pas spécialement fan des soirées étudiantes, mais en général après quelques verres… les inhibitions disparaissent ;-)
    Et je ne suis jamais le dernier pour lever le coude (à mon grand regret le matin au réveil) ;-)

  2. J’ai été étudiante mais largement pas dans un truc comme celui où tu as été. Mais quand tu m’as donné le nom de l’école ça m’a moins suprise !

    J’ai été l’étudiante qui venait (à l’heure) en cours et repartait à la fin pour rentrer chez papa-maman/chez elle. Ni plus ni moins.
    Cependant j’y ai rencontré des amies et les autres je les ai juste côtoyés le temps des cours, sociabilisation pas follichonne quoi :P

  3. Etudiante et toujours fourrée dans les soirées ! Je n’en manquais jamais une !!

  4. J’ai été étudiant mais que pour les soirées :)

  5. Pingback: La découverte du mois – Radiblog (concours) | Blog Agoaye

Laisser un commentaire